samedi 13 octobre 2018

Ryse Son of Rome - une tragédie antique

Encore un sujet d'article que j'ai longtemps tenu refoulé. En effet, l'envie remonte à l'époque ou France Culture multipliait les émissions consacrées aux jeux vidéos. Forcément intéressé par l'idée de mêler philo et jeu vidéo, je les ai dévoré avidement. Je fus néanmoins consterné quand l'invité de l'une d'entre elle fit le choix pour moi tant étrange qu'incompréhensible de comparer la violence graphique de l'Iliade d'Homère avec...GTA ?! 
(je la remplacerais par une de mes propres captures d'écran mais voilà une image du jeu avec le cachet de l'éditeur)

Bien sûr la comparaison au niveau de la violence crûment décrite se défend. Et dans un monde où aucun jeu ne retranscrivant la violence antique dans son époque n'existerait, je le recevrais volontiers.

Seulement voilà, les jeux se déroulant dans un contexte antique et faisant étalage de violence sont légion. Et s'il fallait en choisir un, ce serait certainement Ryse : Son of Rome.

Nous transportant dans la Rome de Néron, empereur romain du Ier siècle après Jésus Christ, le jeu a la particularité de se présenter d'emblée comme la retranscription vidéoludique du film Gladiator avec tout ce que cela comporte d'exagération en termes d'hémoglobine et de liberté prise avec l'Histoire d'une part;

Mais également, et c'est cela que j'ai personnellement trouvé fascinant, comme l'adaptation en jeu vidéo d'une tragédie : dans ce jeu, nous incarnons un soldat romain qui, comme l'intrigue le dévoile au fil des 8 actes (encore une référence au théâtre), est inexorablement conduit vers son destin.   

3e dimension du jeu qui m'a frappé : la vision du monde. Dans ce jeu, les différents personnages romains développent un discours que l'on a coutume de retrouver dans les ouvrages de l'époque qui nous sont parvenus : Rome est la civilisation; les "barbares" n'en veulent pas et sont prêts à tout pour la détruire. L'image peut paraître un peu convenue, mais cette vision me paraît plutôt bien amenée. 

Ceci bien en tête, même la représentation pour le moins folklorique des "barbares" s'en trouve justifiée : après tout, auteurs latins et grecs ne sont guère réputés pour avoir fidèlement représentés les autres peuples.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire